Mineurs incarcérés
150 garçons mineurs, âgés de 14 à 18 ans, sont là, enfermés derrière les murs de la prison de Roumieh, isolés du monde…
Pourquoi ces jeunes sont-ils en prison ? Venant de contextes familiaux très difficiles et défavorisés, vivant dans des familles nombreuses et éclatées, la pauvreté, le chômage, l'insalubrité sont leur lot quotidien. Un quotidien qui varie entre l’indifférence, la résignation et la maltraitance physique et morale. Ces jeunes, privés d'une image parentale sécurisante, la plupart analphabètes et sans qualification professionnelle, se sentent complètement dévalorisés. Leur réalité est dure et ouvre la porte à toutes sortes de délits -le vol pour 65% d’entre eux- vécus comme une fuite ou un défi.
Que fait le Mouvement Social ? Face à cette indigence, le Mouvement Social se mobilise pour transformer la période de détention en un moment propice de travail sur soi et de changement. Dans son atelier au sein de la prison, l'équipe du Mouvement Social aide ces jeunes à se reconstruire, à valoriser leurs capacités par les formations professionnelles et sociales et par l'amélioration de leurs conditions de vie.
Réhabilitation par la formation professionnelle Indispensable à toute réinsertion, la formation professionnelle forme l’axe majeur de l'intervention du Mouvement Social. Les jeunes suivent des sessions de formation en marqueterie et maroquinerie, coiffure pour hommes, entretien et assemblage d’ordinateurs. Ils sont récompensés par un diplôme qualifiant en fin de formation. Les jeunes reçoivent des commandes de l'Artisan du Liban qui leur permettent d'écouler leur production. Ils la vendent également durant des expositions et par le biais de notre programme "commerce équitable". La rétribution des mineurs sur les produits vendus permet d'améliorer leurs conditions de détention et les réintègre ainsi dans le système économique.
Formation sociale et humaine L'équipe de Mouvement Social formée d'assistantes sociales, de psychologues, de formateurs professionnels et de volontaires, assure un suivi personnalisé et collectif: ils donnent au jeune les moyens de se valoriser, de retrouver des repères et de se socialiser. Education: Nombreux sont les mineurs qui ont décroché très tôt de l'école et qui ont besoin de soutien éducatif pour suivre les différentes formations et animations. En groupe, les jeunes profitent des formations en informatique (Word et Power Point), en anglais et en gestion de projet professionnel. S'informer et échanger: Tous les jeunes bénéficient des formations sociales animées par des spécialistes sur la résolution des conflits, le droit du travail, la toxicomanie, la santé, le code pénal et les lois sur la détention provisoire. A l'occasion de rencontres avec d'autres jeunes, handicapés ou ex-toxicomanes…, venus les visiter en prison, ils échangent leur expérience et leur vécu. Soutien psychologique: En parallèle, l'équipe du Mouvement Social assure des séances de soutien et de suivi psychologique qui passent par un plan d'action visant à la prise de décision et à la responsabilisation. Libertés: Ils organisent et participent à des activités de loisirs, des cours de dessin et de travaux manuels.
C'est par un travail quotidien sur soi que les jeunes ont une meilleure image d'eux-mêmes et améliorent leur comportement.
Réintégrer la société La période d'incarcération devient ainsi une période de transition pour ces jeunes, qui une fois sortis de prison, auront les moyens d'améliorer leurs conditions de vie et de réussir leur intégration socio-économique. A leur sortie, durant cette période charnière dans leur vie, ils bénéficient d'un soutien social, psychologique et juridique ainsi que d'un soutien dans la recherche d'un emploi ou dans la poursuite d'une formation. Une équipe spécialisée du Mouvement Social les renforce pour qu'ils puissent mieux confronter les difficultés et éviter la récidive. Des actions de sensibilisation sont menées sur le droit de ces jeunes à la réhabilitation, ce qui crée un environnement favorable à leur réintégration. Le Mouvement Social travaille également pour l'application des mesures alternatives à l'emprisonnement pour les mineurs en conflit avec la loi.
Ces jeunes ne sont pas seuls. Soutenus, ils sont en mesure de prendre leur avenir en main. |